LE ROI DE LA VICTOIRE RUTGER WOUTERS EST CERTAIN D’ÊTRE DIGNE D’UN PRO!
Il a ainsi gagné 32 fois sur les 85 courses dont il a pris le départ en 2022 (soit près de 40 %). Des chiffres à donner le tournis ! Rutger est professeur de géographie au collège Sint-Franciscuscollege de Heusden-Zolder. “Je leur suis très reconnaissant de la liberté qu’ils me donnent. Les mardis, mercredis et jeudis après-midi, j’ai le temps d’aller m’entraîner l’après-midi.
"(...) il y a eu un déclic soudain et j'ai senti quand il fallait accélérer et quand il ne fallait pas le faire."
Quand Rutger Wouters suivra-t-il les traces de Ludo Dierckxsens?
C’est une question que nous nous posons à la rédaction du magazine Cyclelive. Rutger a maintenant 31 ans et il serait peut-être temps qu’un directeur d’équipe intelligent ouvre les yeux et associe le caractère unique de cette histoire (de marketing) à la puissance indéniable que Wouters dégage sur un vélo de course ! Cyclelive Magazine s’est donc rendu à Beringen pour laisser la parole à Rutger lui-même.
Salut Rutger, tu es manifestement un coureur tardif si l’on regarde ton palmarès, comment as-tu évolué pour devenir le vainqueur glouton que tu es aujourd’hui?
“Je n’ai commencé à courir chez les juniors qu’à l’âge de 17 ans et cela n’a pas été facile au début. La première année, il s’agissait surtout d’essayer de terminer une course. Jusqu’aux U23, j’ai dû développer plus de force et surtout plus de perspicacité en course, car j’en étais totalement dépourvu. J’ai gagné ma première course en tant que promesse de deuxième année, mais le manque de tactique m’a empêché d’en gagner d’autres. De plus, mes études ne me permettaient pas de m’entraîner beaucoup, ce qui a freiné mes progrès.
Alors, à partir de quand?
“À 23 ans, je suis devenu enseignant et cette combinaison travail-entraînement est en fait idéale. J’ai pu consacrer beaucoup plus d’heures à l’entraînement que lorsque j’étais étudiant et j’ai senti que je devenais beaucoup plus fort en peu de temps. Pourtant, la vision des cours était toujours le vilain petit canard avec lequel je me promenais. Fin 2016, lorsque j’ai eu 25 ans, il y a eu un déclic soudain et j’ai senti quand il fallait accélérer et quand il ne fallait pas le faire. Soudain, l’aspect tactique de la course est devenu l’un de mes atouts et j’ai commencé à gagner régulièrement. À partir de 2017, je me suis vraiment distingué. En 2018, je suis devenu champion de Belgique et en 2019, j’ai remporté 30 courses. Puis la corona a jeté un pavé dans la mare et il n’y a quasiment pas eu de courses en 2020. En 2021, j’ai remporté 20 blossoms et donc en 2022, j’ai amélioré mon propre record avec 32 victoires.”
Est-ce que gagner beaucoup de courses est votre ambition plutôt que de redevenir champion de Belgique.
“Oui, tout à fait ! Je vise la quantité parce que j’aime tellement la course. Je préfère gagner une saison entière de courses plutôt que de faire moins de courses pour être au top au BK. Au BK, le risque de décevoir est de toute façon plus grand que le risque de gagner, parce que là, tout doit tomber dans le bon sens… ce qui est presque impossible parce qu’ils sont tous dans ma roue.”
Quels sont vos résultats aux tests de performance?
“Je pédale 300 watts au seuil de graisse, mon point de basculement est de 405 watts/5,63 watts par kg et la puissance maximale dans les tests avec un protocole de 8′ est de 440 watts/6,11 watts par kg. Ma puissance maximale est légèrement supérieure à 1 500 watts”. – Rutger mesure 1m87 et pèse 72kg.
Avec cela, vous avez des valeurs dignes d’un pro. Et même les valeurs d’un bon domestique.
“Oui, normalement, je devrais pouvoir tenir mon rang en tant que domestique dans le peloton professionnel”, dit-il.
Effectuez-vous des stages d’entraînement pendant l’hiver ?
“Non, je m’entraîne en Belgique en moyenne 22 à 23 heures par semaine et, si le temps est vraiment trop mauvais, sur le Tacx. Même sur le Tacx, je n’ai aucun problème à m’entraîner pendant de longues heures.
Combien d’heures vous entraînez-vous par semaine?
“Cela a évolué au fil des ans et c’est devenu de plus en plus important. Aujourd’hui, en préparation de la saison, j’ose faire des semaines de 35 à 40 heures. Je me sens bien avec de longues séances d’entraînement et j’aime beaucoup cela.
Hola, tu travailles et tu t’entraînes autant, est-ce que ta petite amie (Amber Aernouts) te voit parfois?
(Rutger rit d’un air amusé) “Oui, bien sûr, elle est aussi cycliste et nous sortons ensemble plusieurs fois par semaine. C’est le summum pour nous. Pouvoir pratiquer notre passion et notre hobby ensemble, en plein air. Il n’y a rien de mieux que cela !
Vous vous intéressez également à la nutrition?
“Je suis devenue maniaque à ce sujet aussi depuis 2017 et cela m’a définitivement rendue plus forte aussi. Tout comme la prise des compléments alimentaires et des produits de Concap que j’utilise depuis 2019.”
Est-ce vraiment un surplus que vous ressentez?
“Surtout quand vous ne les utilisez pas, vous sentez la différence. Par exemple, l’utilisation de leur magnésium est une nécessité absolue pour moi, si je ne le prends pas, je peux avoir des crampes aux moments les plus fous. Mais tous leurs autres produits apportent également un plus indéniable. À la fin du mois de septembre de la saison dernière, j’ai vraiment eu un creux et je ne me sentais pas bien. J’en avais complètement marre. À Concap, on m’a conseillé de prendre l’Amino AKG. Quelques jours plus tard, j’ai gagné à Bornem. La différence avec les jours et les semaines précédents était vraiment énorme. Je n’arrivais même pas à y croire. De plus, j’aime beaucoup les saveurs des boissons isotoniques, des gels et des barres de Concap. Outre la qualité des produits, le goût est également important lorsque vous êtes sur le vélo pendant des heures et que vous devez manger et boire.
Rutger, pourquoi n’es-tu pas encore un cycliste professionnel ? Aucune équipe professionnelle ne t’a encore contacté?
“Oui, c’est vrai. J’ai déjà reçu quelques “offres” de la part d’équipes pro-continentales, mais je les remercie gentiment pour ces propositions. J’ai un bon travail et ce qu’ils m’ont proposé n’était vraiment pas plausible !
Racontez…
“En résumé, ils m’ont proposé le contrat minimum requis, mais j’ai dû rembourser plus de la moitié au noir. Ils m’ont expliqué que je pourrais ensuite faire mes preuves au niveau professionnel. À l’entendre, je devrais en fait être reconnaissant de la chance que j’ai eue de cette manière, compte tenu de l’âge que j’ai déjà. J’aime mon sport, je rêve d’être un coureur professionnel, mais je ne suis pas encore fou lol”.
C’était une offre et il n’y en a pas eu d’autres ?
“Non, c’est comme ça que j’ai eu plusieurs offres.
Comment se fait-il, à votre avis, qu’il n’y ait toujours pas d’offre sérieuse ?
“Je suis vraiment arrivé tard et peut-être que les directeurs des grandes équipes ne connaissent pas ma véritable histoire et les valeurs que je véhicule.”
Et… ils ignorent également l’histoire unique de l’enseignant et de l’élève tardif que vous êtes. À mon avis, il s’agit vraiment d’une énorme histoire de marketing que personne n’a jusqu’à présent exploitée à sa juste valeur. Il est certain que pour les sponsors de toute équipe que vous amènerez, cela vaut son pesant d’or….
“Apparemment, personne n’a encore réfléchi à cette question. En tout cas, je sais que je mériterais vraiment ma place en tant que domestique dans une équipe plus importante. Il y a encore une marge de progression si je suis entièrement soutenu professionnellement.
Merci Rutger pour cette interview sincère et nous te souhaitons une belle carrière sur les traces de Ludo Dierckxsens !