UN NOUVEAU SOMMET DANS LA CARRIÈRE DE VICTOR CAMPENAERTS

La pré-saison 2023 de Victor Campenaerts ne s'est pas déroulée comme prévu. Le 18 mars, il a été victime d'une grave chute à Bredene-Koksijde. Les examens pratiqués à l'hôpital de Veurne ont révélé une fracture d'une vertèbre. Les grandes ambitions affichées par Victor en début de saison sont immédiatement mises à la corbeille.

Gagner une semi-classique au printemps n’est pas envisageable en 2023 avec une inactivité prévue de six semaines. Début mai, Victor signalait encore qu’il ne serait pas prêt pour le Tour de France. Mais après l’excellent Critérium du Dauphiné, où il s’est emparé du maillot de la montagne, il s’est quand même élancé. Son énorme combativité au Tour ne peut pas vous avoir échappé. Parfois, le drapeau de Christian Prudhomme, le patron du Tour, venait à peine de tomber que Victor était déjà en train de faire du woofing, comme il appelle lui-même ses efforts pour s’échapper. Lors de la première étape au Pays Basque, il a été le tout premier fugitif. Avant même le départ officiel, il était déjà dans le collimateur. Il a tenté à plusieurs reprises de faire partie d’une échappée, espérons-le, décisive. Malheureusement, il ne s’est approché que de la 10ème place lors de la 12ème étape entre Roanne et Belleville-en-Beaujolais.

Récompensé par le Super Combatif

Heureusement, le cœur de guerrier de Victor n’a pas échappé aux huit membres du jury international et au public. Dans les étapes 18 et 19, il avait déjà été déclaré Combatif du jour. Cela signifiait qu’il était autorisé à prendre le départ le lendemain avec le numéro de maillot beige à chiffres noirs. Grâce aux votes du jury et du public, il a reçu le “Super Combatif” à Paris. Il a été élu le coureur le plus combatif de toute la course, alors que le favori du public français, Thibaut Pinot, disputait son dernier Tour, et nous savons à quel point les Français peuvent être chauvins sur ce point. Lotto-Dstny a ainsi remporté un total de 24 000 euros de prix. L’année dernière, le titre avait été remporté par Wout van Aert.

Un beau prix pour Victor et Lotto-Dstny

Nous avons interrogé Victor sur le pourquoi et le comment de cette victoire. “C’est très spécial de gagner ce prix. Mais ce n’était pas vraiment un objectif de rouler pour le gagner. En fait, c’est plutôt venu comme une évidence. Ce n’est qu’au cours de la dernière semaine de course que c’est devenu une priorité pour l’équipe et que nous avons essayé d’attaquer autant que possible pour obtenir le prix. Je dois donc remercier mes coéquipiers pour cela. Nous pouvons en tirer une certaine satisfaction, même si nous n’avons pas réussi à remporter une étape. Personnellement aussi, ce prix m’apporte beaucoup de satisfaction. Ma saison n’a pas été facile à cause de cette mauvaise chute et de la rééducation qui s’en est suivie. J’ai commencé par douter de pouvoir encore atteindre mon meilleur niveau. Mais ce Tour m’a rassuré sur ce point”.

Un caprice typique de Campenaerts : le col du Campi

Ceux qui connaissent un peu Victor savent qu’il est toujours capable d’inventer quelque chose d’inattendu. C’est ce qui s’est passé après le Tour de France, lors de l’inauguration de la Place du Marché réaménagée dans sa ville natale de Gavere, début septembre dernier. Il a demandé à la municipalité, un peu en plaisantant, s’il pouvait placer le panneau “Col de Campi” dans le parc rénové en face de l’hôtel de ville. Il en ferait ensuite une vidéo avec Arnaud De Lie – qui est régulièrement son partenaire d’entraînement – pendant qu’ils “s’entraînent” sur le “col”. Campi, comme Vocsnor, est d’ailleurs l’un de ses surnoms. Le bourgmestre Denis Dierick et l’échevin Dirk Martens (sportif, entre autres) ont apprécié l’idée et l’ont autorisée. L’ouverture du marché a donc été une belle opération gagnant-gagnant.

 

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A la recherche du Col du Campi

Si l’on entre dans Gavere par le pont sur l’Escaut, en passant par la Molenstraat, on s’attend, jusqu’à la brasserie Contreras, à une montée de 1 300 mètres avec une pente moyenne de 2,8 %. Mais à la hauteur de la place du Marché réaménagée et de l’hôtel de ville, il faut affronter une portion à 7,2 % sur 100 mètres. Le compteur affiche même brièvement 8 %. Si vous tournez à droite au point d’accueil touristique, vous pouvez gravir le col du Campi avec un taux de 7,2 %. Vous êtes alors à 2300 cm d’altitude, comme l’indique le panneau.

Une valeur sûre dans le village

Nous savons depuis longtemps que Victor se sent chez lui à Gavere. Mais avec le col, qui se trouve près de son domicile dans la Molenstraat, il s’est aussi donné une place permanente dans le village et il en est fier. Nous avons remarqué qu’il prenait cela au sérieux lorsqu’il était occupé à entretenir la plantation de “sa montagne” avec les outils nécessaires. Lorsqu’il quittera son domicile pour les Ardennes flamandes, il devra certainement appuyer sur les pédales pour atteindre le sommet de son propre col.

Une belle fin de saison en somme

Après le Tour de France, à la fin d’une saison qui avait si mal commencé pour lui, il a remporté deux autres belles victoires. Cela prouve qu’il est sorti du Tour en excellente forme. Le 19 août, il remporte la Druivenkoers à Overijse. Victor est passé à l’attaque dans le final avec le Norvégien Rasmus Tiller et, après un sprint âprement disputé avec son ancien coéquipier de NTT Pro Cycling, il a remporté la victoire. Sa bonne forme s’est poursuivie au Škoda Tour Luxembourg. Victor y a remporté la 4e étape, le contre-la-montre individuel de 23,9 km sur le parcours en pente douce autour de Pétange. Sur les routes luxembourgeoises, Victor Campenaerts a devancé d’une seconde le champion américain du contre-la-montre Brandon McNulty.

Text: Rens Klaasse
Foto’s © Pauline Ballet / Luc Speybroeck

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