ROGER DE VLAEMINCK – ÉLÉGANCE ET EFFICACITÉ RÉUNIES SUR UN VÉLO DE COURSE
Prénom : Roger
Nom : De Vlaeminck
Nationalité : Belgique
Âge : 76 ans
Date de naissance : 24-08-1947
Lieu de naissance : Eeklo (Flandre orientale), Belgique
Surnoms : Le Gitan, Monsieur Paris-Roubaix, Le Prince de l’Enfer
Roger de Vlaeminck, un nom qui sonne comme une cloche…, un monument du cyclisme ! L’ensemble du palmarès de Roger sur route est l’un des plus grands de l’histoire du cyclisme. Ajoutez à cela ses victoires sur le terrain et sur la piste et vous obtenez peut-être le coureur le plus polyvalent de tous les temps. Le fait qu’il ne figure qu’en quinzième position sur notre liste n’a qu’une seule raison : Eddy Merckx ! Eddy Merckx ! Lorsque Roger est passé chez les pros en tant que jeune invité, les années les plus fastes du Cannibale commençaient à peine. Eddy ne voulait pas laisser de miettes à la concurrence et Roger, malgré tout son talent, a eu besoin de quelques saisons pour mettre le feu à Eddy.
Aujourd’hui, qui dit Roger De Vlaeminck dit en fait ‘controverse’. Partout où Roger s’exprime, les cyclistes, les méthodes d’entraînement, la dureté et les calendriers de course des générations qui l’ont suivi sont remis en question. Sans détours, le plus rapidement possible vers le but et sans mâcher ses mots, c’est ainsi que Roger parle. Pour beaucoup, ses déclarations, ses pensées et ses tournures d’esprit sont à côté de la plaque et considérées comme le fait de quelqu’un qui n’évolue pas avec son temps.
Pourtant, le palmarès de Roger, à une époque où l’équipement, les vêtements, la nutrition, l’entraînement et les autres sciences modernes n’en étaient qu’à leurs balbutiements, suggère que cet homme doit en savoir un peu plus sur le cyclisme. L’expérience en dit souvent plus long que la science instruite. Il est vrai que tout a énormément évolué, mais il ne faut pas sous-estimer les bases jetées par les générations 1960, 1970 et 1980. À l’époque, la zone de confort n’existait pas vraiment. Ils vivaient et s’entraînaient jour après jour en dehors de la zone de confort, et c’est peut-être précisément la différence à laquelle Roger fait si souvent référence. Des stimuli nouveaux, durs et encore plus durs rendent le corps de plus en plus fort et c’est ce qui manque à Roger dans l’approche de la plupart des cyclistes de haut niveau des autres générations.
Le fait est que le palmarès de Roger en dit long. Et le fait qu’il y soit parvenu à une époque où il a dû rouler en partie contre Eddy Merckx et plus tard contre Bernard Hinault le rend extrêmement fier, et à juste titre. De Vlaeminck était l’un des meilleurs coureurs de classiques dans les années 1970, mais il a également remporté des succès dans des courses plus modestes. Il a remporté 259 victoires sur route, dont 161 victoires UCI, et 70 victoires sur le terrain.
"Pour nous, Roger est le coureur le plus polyvalent de tous les temps !"
Monsieur Paris-Roubaix
L’un de ses surnoms était Monsieur Paris-Roubaix. Il a couru Paris-Roubaix 14 fois et n’a dû abandonner qu’en 1980. Ses résultats dans la classique de l’enfer sont improbables. Non seulement il a gagné quatre fois, mais il est arrivé quatre fois deuxième, une fois troisième, une fois cinquième, une fois sixième et deux fois septième. Ces quatre victoires constituent un record, partagé avec Tom Boonen depuis 2012.
Classiques
De Vlaeminck était un véritable coureur de classiques. Seul Eddy Merckx a remporté plus de monuments que lui : Merckx en a gagné 19, De Vlaeminck 11 – trois fois Milan-San Remo, une fois le Tour des Flandres, quatre fois Paris-Roubaix, une fois Liège-Bastogne-Liège, deux fois le Tour de Lombardie. On trouve également à son palmarès l’Omloop Het Volk à deux reprises, Kuurne-Brussel-Kuurne à deux reprises, E3 Prijs Vlaanderen, Scheldeprijs, Waalse Pijl, le Championnat de Zurich, Paris-Bruxelles et plusieurs semi-classiques italiennes.
Travail en tournée
Roger était également un as des petites tournées. Il a ainsi remporté six fois de suite la Tirreno-Adriatico, entre 1972 et 1977. Cependant, sa plus grande victoire dans une course par étapes a eu lieu en 1975. Cette année-là, il remporte le Tour de Suisse avec 55 secondes d’avance sur Eddy Merckx. De Vlaeminck considère cette dernière victoire comme la plus belle de sa carrière. Il porte le maillot de leader du premier au dernier jour, et ce dernier jour, il bat Merckx pas moins de deux fois : d’abord dans une courte étape matinale, puis dans un contre-la-montre de 20 kilomètres.
Roger a également montré sa classe à plusieurs reprises dans le Giro d’Italia, avec 22 victoires d’étape et trois victoires au classement par points. Son meilleur résultat final est une quatrième place au Tour d’Italie 1975. Il a remporté sept étapes et le classement par points dans cette épreuve. Mais dans le Tour et la Vuelta, il a fait beaucoup moins. Dans le Tour de France et le Tour d’Espagne, il n’a remporté qu’une étape à chaque fois. Il a pris trois fois le départ du Tour de France, mais a abandonné à chaque fois. Au Tour d’Espagne, il n’a pris le départ qu’une seule fois, mais a également abandonné.
Jamais champion du monde sur route
Un grand vide dans le palmarès de De Vlaeminck est le championnat du monde sur route, qu’il n’a jamais réussi à remporter. En 1975, il a terminé deuxième derrière le Néerlandais Hennie Kuiper. Le fait qu’il ne soit pas devenu champion du monde ce jour-là est dû à l’une de ses déclarations non sourcées. Avant la Coupe du monde, il avait dit à sa manière que Lucien Van Impe ne comptait que pour un demi-coureur. Lorsque Kuiper s’est échappé, Van Impe n’a pas voulu tirer le tapis sous les pieds de Vlaeminck… et le titre s’en est allé. Le fait que Roger soit devenu champion du monde dans cette discipline plus tôt cette année-là sera une petite récompense, mais rien de plus.
En plus d’être le cavalier le plus polyvalent de tous les temps, Roger peut certainement recevoir le prix du cavalier le plus élégant de tous les temps. Jamais nous n’avons vu un pilote s’asseoir sur son vélo de manière aussi coulée que lui. À une époque où il n’y avait pas de soufflerie, Roger était un véritable exemple d’aérodynamisme pour tous les pilotes qui sont venus après lui. Peut-être écoute-t-il encore ce qu’il a à dire de temps en temps ?
Texte : Patrick Van Gansen
Photos : Collection Teus Korporaal